Loisaida

Le Blog of Clem & Sven à Lower East Side, Nueva York, now continues à Zagreb, Hrvatska

Monday, June 08, 2009

Ježeva kućica ou La petite maison du hérisson

Je vais donc donner une petite explication aux photos que j'ai mises en ligne hier.

Il y a quatre ans, Sven et son groupe d'ami qui jouent de la musique ensemble ont commencé à répéter la version musicale d'un conte pour enfant écrit en 1957 par Branko Ćopić (1915-1984), un écrivain serbe de Bosnie. Ils l'ont présentée dans plusieurs festivals de théâtre amateur au printemps 2005 et il l'ont reprise à l'occasion de Cest is d best, le festival d'art de la rue de Zagreb qui avait lieu la semaine dernière.

Ce conte, c'est un peu un Pierre et le loup yougoslave. Toutes les générations ont grandi en lisant et en écoutant l'histoire de la petite maison du hérisson. D'ailleurs à chaque représentation, les adultes comme les enfants connaissent les paroles et c'est marrant à regarder car on voit bien que ça rappelle des souvenirs aux parents.

L'histoire est toute simple : Ježurka Ježić (Hérisson Ford en version française), le chasseur le plus redouté de la forêt, habite une petite maison. Son ami la Renarde lui écrit une lettre pour l'inviter à dîner chez elle. Le repas est copieux et délicieux, la compagnie non moins agréable, mais la nuit est tombée et il est temps pour le hérisson de repartir chez lui. Son hôte l'invite à passer la nuit mais il refuse, tout pressé qu'il est de retrouver son chez-lui.

La renarde, un peu vexée et intriguée par ce qu'elle imagine être un palais bien supérieur à sa propre maison, décide de le suivre pour en avoir le coeur net. Elle rencontre en chemin le loup, l'ours et le sanglier, qui décident de l'accompagner. Arrivé devant le terrier du hérisson, tous éclatent de rire, se moquent de lui et le traitent d'idiot, car sa maison n'a rien de luxueux, ni de spécial. Le hérisson leur fait alors la morale : qu'importe la splendeur de sa maison, du moment qu'on s'y sent bien. La renarde comprend qu'il a raison et regagne vite son logis. Mais les émoqueries du loup, de l'ours et du sanglier leur sont fatales : le premier est tué par les villageois, le deuxième, trop gourmand, est piqué à mort par des abeilles et le troisième est tué par des chasseurs.

Comme Ćopić était un écrivain officiel du parti communiste de la Yougoslavie de Tito, le conte pour enfant fonctionne aussi en tant que métaphore politique et représente notamment les dissensions apparues entre la Yougoslavie et l'URSS (en 1948, le Parti communiste yougoslave est exclu du Kominform et Tito, pour maintenir sa politique de neutralité, refuse de signer le Pacte de Varsovie proposé par l'URSS en 1955). Le hérisson représente donc Tito, qui était un chasseur avéré (parce que bon, le hérisson est plutôt insectivore, paye ton chasseur d'escargots) ; la renarde, l'URSS ; et les trois animaux sauvages les pays qui ont se sont rangés du côté de l'Union soviétique lorsque cette dernière a critiqué la Yougoslavie.

Karlo, qui joue le rôle du hérisson, a aussi écrit une version grivoise surtout pas pour les enfants dont je vous laisse deviner le titre, qui sera jouée dans la programmation off d'un festival d'arts de la rue à Pula début juillet. Pour voir la version croate illustrée, c'est et pour entendre la version chantée originale, c'est et .

Friday, June 06, 2008

Jazz et dessins animés

En ce moment c'est Animafest, le festival du film d'animation de Zagreb (en automne c'était les longs-métrages et maintenant c'est les courts). Sven et moi sommes allés voir la performance CRUX, organisée dans le cadre du festival : le dessinateur de BD croate Daniej Žeželj peint pendant que sa femme la saxophoniste américaine Jessica Lurie joue, accompagnée de deux autres saxs, d'un batteur et d'un mec tout fou au clavier (pour voir une performance dans le même genre, allez voir ). C'était vraiment excellent, enfin surtout la musique, la peinture réalisée était assez quelconque en fait, j'aime beaucoup ce que Jessica Lurie joue (c'est Sven qui me l'a faite écouter, il l'avait découverte en Croatie pendant une de leurs performances). Comme on est des vrais fans, on l'a même vue jouer deux fois à New York en mai dernier, d'abord à The Stone, le club juste en face de chez nous, et ensuite au Barbès (bar "français" à Brooklyn avec musqiue live presque tous les soirs).

Ca me rappelle une anecdote new-yorkaise marrante. Au concert au Barbés, il n'y avait pas beaupoup de monde, Sven et moi on était assis tranquilles à boire un verre en attendant que ça commence. Notre voisin de table commence à nous parler, très aimable, nous raconte qu'il habite à Brooklyn, et là il sort de sa poche une pile de sous-bocks en carton, ceux avec une marque de bière dessus, et il nous en donne un chacun pour mettre en dessous de notre verre, tranquillement, comme si c'était normal... Il en a distribué à d'autres clients aussi, apparemment sa mission dans la vie c'était d'éviter que les verres ne fassent des traces sur les tables et il la prenait très à coeur. C'était rigolo, pour moi c'est le doux dingue new-yorkais typique, un vieux garçon plein de manies, qui vit sans doute avec sa maman et qui est un peu désespéré de se faire des amis. Bon je me fais des films hein, mais c'est exactement ce qui se passe à New York, on y croise tout un tas de gens un peu fous qui rendent l'ordinaire un peu surréaliste. Et ça me manque un peu ici à Zagreb, j'ai bien vu un vieux mec danser tout seul en attendant le tram en face de la gare, mais c'est pas pareil!

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Monday, February 18, 2008

Chicago - la suite

Sven et moi avons passé donc cinq jours à Chicago en companie de Snežana. Elle nous a présenté son copain Nick, A/K/A Bob Rock, un rappeur-scénariste-comique. Sneža nous a nourris, logés, promenés et Nick nous a fait mourir de rire, bref on a passé de très bons moments.



Ils nous ont emmenés au Green Mill le soir de la finale régionale de spoken word/slam (c'était marrant, on avait vu la finale de la côte Est quelques semaines avant à New York au Nuyorican Poets Café). J'adore voir ces gens déclamer leur textes sur scène, c'est toujours tellement sincère.


Sur les conseils de Nick (dont les parents sont nés au Mexique), on a visité le National Museum of Mexican Art qui donne direct envie d'aller au Mexique. J'ai découvert les squelettes du Dia de los muertos (la Toussaint) que je trouve magnifiques. Il nous a emmené dans quelques restaus mexicains de Pilsen, j'ai été un peu déçue quand j'ai compris que les burritos qu'on dégustait dans notre boui-boui de la 1ère avenue n'étaient pas du tout mexicains, mais en fait adaptés aux moeurs culinaires des foodies newyorkais (mais j'en rêve encore la nuit).

Sur les conseils de Snežana, on est allés voir ce qui reste des studios Chess, un label de rock'n'roll et de blues des années 50/60, où ont enregistré, entre autres, Chuck Berry, Muddy Waters et John Lee Hooker. J'ai jamais vu un musée où il n'y avait autant rien à voir, mais vraiment rien! des pochettes de disques et disques d'or aux murs, quelques vieilles guitares et costumes de scène, des photos et des moulages des visages des artistes qui y ont enregistré, et... un mur original du studio d'enregistrement! Sauf que le guide nous raconte tout plein d'anecdotes sur les artistes (comme Mick Jagger qui avait les chocottes de chanter devant John Lee Hooker). Il nous explique aussi que ce musée est en fait un moyen de collecter de l'argent pour aider les artistes, qui sont maintenant des vieillards, à payer leurs dépenses de santé: même s'ils ont vendus des milliers de disques, les droits d'auteur n'existaient pas à l'époque et ils n'ont jamais gagné d'argent (contrairement à leur producteurs et distributeurs).

Lors d'une promenade nocturne, on est tombés sur le parvis du musée sur une scène étrange (qui est en fait une oeuvre réalisé par deux Norvégiens) et repéré quelques bâtiments surpenants: d'abord les Corncorbs (épis de maïs), deux tours qui portent bien leur nom, et ensuite le vilain petit chateau blanc, incongru et minuscule au milieu des gratte-ciels noirs, qu'est le château d'eau. D'ailleurs, même s'il y en avait beaucoup moins qu'à NY, j'ai réussi à prendre quelques citernes en photos.

Prochaine étape: Seattle!

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Tuesday, February 05, 2008

New York-Chicago

Après avoir passé deux jours de folie à déménager quelques rues plus bas et à finir une tonne de boulot au soleil sur la "terrasse" de notre nouvel appart, on a fini par prendre l'avion très très tôt le vendredi 1er juin, direction Chicago!

Aussitôt arrivés, on commence par filer faire la sieste sur un banc dans le parc de l'Université en attendant que Snežana, la copine qui nous héberge, finisse ses cours. Ensuite elle nous emmène chez elle dans le quartier de Pilsen, qui, comme son nom l'indique, a été fondé par des immigrants d'origine tchèque. Depuis les années 60, c'est un quartier complètement mexicain, depuis les cafés et les restaurants jusqu'à l'intérieur des stations de métro.

Sven et moi on est supris par la largeur des rues, qui sont bordées de maisons et non d'immeubles, le calme qui règne à Pilsen, le fait que les voitures s'arrêtent pour nous laisser passer, sans klaxonner, même si on traverse n'importe où! Ici pas besoin de se presser pour tout faire "in a New York minute"...

A Chicago, le métro est aérien. Depuis Pilsen, c'est marrant de voir approcher le centre ville, tout hérissé de grands buildings. Le reste de la ville est très étendu et plutôt plat... tout le contraire de Manhattan. Dans le centre on retrouve un peu cette atmosphère de grande ville grâce aux grands buildings. Il y en a de tous les genres et de toutes les époques qui cohabitent, comme à New York, mais le rythme y est toujours aussi détendu, ça fait du bien!
















En allant voir un concert de gospel au Pritzker Pavilion de Franck Gehry, on tombe nez à nez avec The Bean, un haricot géant en acier dans lequel les immeubles se reflètent. C'est bizarre, j'adore et quand on passe en dessous, c'est encore plus étrange. Bonus: si vous cliquez sur la photo ci-dessus, vous pouvez jouer à Où est le reflet de Clem (indice: tshirt rouge).

Plus loin, au bord du lac, on traverse dans une forêt de géants rouillés sans tête. On est samedi, une bonne demi-douzaine de mariées-meringues se font prendre en photo devant l'immense fontaine dans le parc juste à côté. Dommage, moi j'aurais bien vu une photo de leur famille éparpillée parmis les géants...

Le lac Michigan est tellement grand, on dirait la mer! Il y a des petite vagues, le sable est fin, il y a des barques alignées le long de l'eau, mais il fait trop froid pour se baigner. Je trouve que ça ressemble un peu au Cap Féret, Sven se moque de moi, ben voyons, tu n'as qu'à rester de ton côté de l'Atlantique.

La nuit tombe, on se balade le long de la rivière Chicago. On va dans un bar, the House of Blues (un peu factice, c'est un genre de Hard Rock Café du blues) voir un concert de country en buvant de la Bud (beurk). On est loin des bars cosmopolites de New York où on allait voir du jazz en buvant du vin, ça c'est (enfin) l'Amérique!

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Sunday, January 27, 2008

Manif' du samedi

Samedi matin à 11h, rendez-vous dans une rue piétonne de Zagreb que la municipalité menace de transformer en entrée de parking souterrain à 6 étages. Ca fait mille ans que je n'ai pas participé à une manif, je crois que la dernière fois c'était à New York contre le gouvernement Bush.

J'ai été surprise de voir autant de gens différents rassemblés, il y avait des lycéens, des retraités, des clowns, des membres de la bourgeoisie zagreboise en manteau de fourrure, en tout 3000 personnes avec des sifflets, des bidons vides et des casseroles. Nous on avait emmené un instrument foklorique, notre vieille džezva (cafetière pour café turc). On a tapé, on a crié, on a défilé autour du pâté de maison devant les gens attablés aux terrasses des cafés, on a tenu à bout de bras des lettres géantes en carton (Odustanite = Abandonnez), mais je ne sais pas si ça va empêcher pour autant le maire de vouloir construire ce parking et refaire la place du marché aux fleurs avec des beaux immeubles modernes contruits par ses potes du bâtiment... C'est dommage, c'est un endroit super pour boire des coups ou manger des glaces au soleil, et le week-end on peut y oberserver ce phénomène sociologique qu'est la špica (c'est un concept qui mérite un post à lui tout seul, j'y reviendrai).

Heureusement, la municipalité a racheté l'Europa, un ciné à l'ancienne situé dans cette rue-là et où ont lieux la plupart des nombreux festivals de ciné organisés par la ville. C'est là qu'on a vu quelques uns des films nommés aux Oscars pendant le festival du film de Zagreb en octobre et Persépolis entre autres pendant le festival du film d'animation en novembre. Et début février c'est le festival du film des droits de l'homme, yipa! Je l'attends avec impatience, il y a 3 ans j'avais vu beaucoup de super bons flims et docus.

Dans le prochain post, je commence à raconter notre voyage aux USA, 1ère étape: New York-Chicago...

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Monday, October 15, 2007

Accroche-toi à l'olive, j'enlève l'échelle


Ce week-end on est allés à Pula chez les parents de Sven pour les aider à ramasser les olives. Première fois pour moi, mais Sven a l'habitude.

Jusqu'il y a quelques années, la récolte avait lieu plus tard, donc il faisait assez froid, mais là, c'était cool on a passé deux jours au soleil à grimper dans les arbres. Enfin, on dirait pas comme ça, mais ramasser des olives c'est du sport: il faut tout le temps contracter tous ses petits muscles pour pouvoir rester en équilibre perché à 3 mètres du sol sur une branche secouée par le vent. Résultat, j'ai eu mal aux abdos le lendemain, c'est pathétique, je sais.

Il y a tout une technique, avant de grimper dans l'arbre dont on s'occupe il faut mettre un grand poncho en plastique autour histoire de ramasser les olives qui tombent. Pendre à son cou un petit sac en jute. Verser les sacs dans les seaux, puis les seaux dans des grands filets en plastique (les mêmes que pour les moules). Une fois ramassées, les olives partent au moulin à huile, mais on a dû repartir à Zagreb le dimanche soir, donc vous n'aurez pas d'exposé sur la fabrication de l'huile d'olive en Istrie au XXIème siècle, la prochaine fois c'est promis.

Faut avouer que ramasser les olives, c'est quand même chiant au bout d'un moment, mais ce qui est bien c'est qu'en général des amis viennent aider, donc tout le monde boit des bières, Aldo, le père de Sven, fait un barbeuk, bref c'est tranquille...
Et on est repartis avec 2 litres et demi d'huile d'olive maison super bonne, que Sven a besoin d'en boire tout les jours pour régénérer son sang de méditerranéen (un peu comme moi avec la crème fraîche).